Chapitre 1 C’est bientôt les grandes vacances et

6 juin 2015

Chapitre 1 C’est bientôt les grandes vacances et

Chapitre 1

C’est bientôt les grandes vacances et il va faire super beau à Miami, sauf que je vais passer toutes mes journées d’été chez mon père à Londres où il va pleuvoir comme d’habitude. Et Tim est en Arizona. Le veinard. Je prépare ma valise (énorme), quand ma mère m’appelle (en gueulant tout en préparant le dîner) de la cuisine :

- QU’EST- CE QUE TU FAIS EMMA ?

- MA VALISE.

- TA VALISE !?! POURQUOI ?

Je descends.

- Maman, dans six jours c’est les vacances.

- Ah oui, tu es sûr de vouloir partir ? Parce que, tu sais, tu peux rester ici.

Elle me lance un sourire angélique auquel on peut difficilement résister. Je lève les yeux au ciel – plus pour lui échapper que par agacement-.

- Maman, ça fait exactement… humm… attends laisse-moi réfléchir… 21… non… 50… non… Ah ! voilà !!! Ça fait exactement 39 fois que je te dis que je veux y aller !!!

La sonnerie du téléphone retentit.

- DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING… DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING… DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING…

- J’y suis !

Je me précipite et me faufile agilement – agilement… le mot est très fort - entre l’encadrement de la porte et ma mère en effectuant une pirouette parfaite – euh… - et… je tombe (en me cognant le doigt de pied dans la commode) car je suis NULLE.

- Allô Emma ?

- Aïïïe… oui.

- C’est Philippe.

- Philippe Cletwart ? – de toutes manières, je ne connais qu’un seul Philippe-.

- Oui, me dit-il avec son accent et sa voix de clown.

Je rigole en reconnaissant ses intonations. Philipe est l’ami de Max mon père.

- Tu veux me parler ou je te passe mam…

- NON, non c’est bon. Ton père te demande à son chevet.

- Mais pourquoi ?!? Je vais le voir dans six jours !

- Oui, mais…

- Oui, mais quoi, je m’écrie exaspérée, il s’est cassé le tibia ou quoi ?

- Ben… oui… justement… il s’est cassé le tibia, murmure-t-il embarrassé.

- Ha ; C’EST QUOI SON PROBLÈME ???

- Enfin… voila… je savais que tu réagirai comme ça… J’aurai pas dû appeler – soupir-. Bref. À … à bientôt, dit-il, hésitant car il n’est JA-MAIS venu à Miami et il ne sait pas combien de temps dure le trajet.

Je marmonne que j’ai le lycée, mais que ce n’est pas grave car je… Ah… Il a raccroché. C’est quoi cette manie de raccrocher alors que la personne à l’autre bout du fil n’a pas fini de parler ? Sérieux ! Je cours - … - annoncer la nouvelle à maman :

- Papa c’est cassé le ti…

- Oui, j’ai entendu, me coupe-t-elle sèchement.

Je file me coucher sans même manger. La nuit passe vite, très vite, très très vite, très très très… bon d’accord, elle passe trop vite point barre. Je me lève, je m’habille et je descends. Je déjeune alors que Thomas (Thomas c’est mon beau père qui s’est remarié avec ma mère, Sandra. C’était juste une petite précision…) dort encore et je vais au lycée. Je me présente au secrétariat pour montrer le mot que ma mère a rédigé, sans doute pendant que je dormais, pour expliquer mon départ de demain.

Cher madame Holley,

Ma très chère fille devrait partir demain matin.

Elle ira chez son père qui s’est blessé à la jambe.

Merci de votre compréhension.

Madame Johnson.

J’ai l’impression que les cours durent des heures et des heures. Quand je suis enfin au réfectoire, je n’ai pas très faim. Je prends juste un peu de poulet et de purée. Rentrée à la maison, je monte tout doucement car Sandra est en train de contempler toute la famille sur des photos, dans la cuisine et je prépare mes affaires de dernière minute car, demain, je pars à 3h du mat’.... Yes… Quand elle m’appelle pour dîner, j’hésite un long moment avant de me décider à redescendre. Pourquoi ? Je sais pas. Là non plus, je n’ai pas faim, encore moins que ce midi : je ne mange rien. C’est l’heure des adieux. Je pleurote, je pleure et, ça y est, je sanglote pour de bon. Ce sont les 3 étapes incontournables d’un départ, je ne pourrai peut-être plus jamais… je préfère ne pas y penser. Mais bon, quand même, vu ma malchance. Donc, mes pleurs redoublent d’intensité. Sandra me serre de plus en plus fort dans ses grands bras chauds. Elle me laisse partir – une première - pour que je « dorme ». Quand je me réveille aidée de mon réveil après une sieste agitée, j’appelle un taxi. Je rassemble mes affaires. Le véhicule arrive enfin. Il me conduit à l’aéroport. Quand je descends, il n’y a que les responsables de l’accueil. Je passe ma valise au scanneur et je me présente à la douane. J’arrive dans la zone libre. Il y a au moins 4 ou 5 étages ! Et des centaines de magasins ! Encore heureuse d’avoir pris mon argent de poche. Je me lâche. Je dévalise les boutiques. Je m’achète de TOUT : des fringues, des bijoux, des p’tits trucs à grignoter, des livres, de quoi m’occuper dans l’avion, … Tout ça jusqu’à ce que l’on entende résonner dans tout le bâtiment :

« L’avion en direction de Londres prendra son envol dans 10min TOP-CHRONO. Les passagers sont priés de se rendre immédiatement en zone d’attente n°16. L’avion 85 va bientôt décoller. ». Je fais ce qu’ils ont dit. Je mets mes sacs dans mes bagages et rejoins la salle 16. Dans l’avion, je garde mon énormissime valise à mon côté (c’est pour ça que j’ai pris 2 places). Je suis sûre qu’il va m’arriver quelque chose.

*****

Je crois que je me suis endormie en lisant car je suis tirée du sommeil par le vent qui souffle dehors. L’avion descend en piqué. Une hôtesse passe par là. Je l’interpelle :

- Madame !

- Oui ?

- On arrive ?

- Non, je ne crois pas.

- Alors, qu’est-ce que…

Je plaque ma main sur ma bouche. Je suis la première à réagir car cette scène me rappelle quelque chose.

C’était la première fois qu’on prenait l’avion seules; on allait chez Max et ma sœur, Kate, est morte dans le véhicule quand il s’est CRASHÉ. On avait 11 ans et nos parents venaient de se séparer. On était de vraies jumelles : les mêmes yeux bleus, les mêmes cheveux bruns lisses et « magnifiques », selon notre mère. J’étais la seule survivante.

Je hurle. Les autres commencent à comprendre. Et ils m’imitent. C’est la fin. Je savais bien qu’il m’arriverait quelque chose. Je tire mon gilet de sauvetage et je l’enfile. Je ferme les yeux, attendant ma mort certaine. Il ne se passe rien. Rien de rien. Mis à part que… QUE NOUS NOUS ÉLEVONS DANS LE CIEL !!! WAHOOOOOOOOOOOOOOOOU !!! Je ne suis pas morte !!! Miracle !!! Je continue donc de vaquer à mes occupations. Je relis un ancien livre de techno : « La domotique : la domotique désigne l’ensemble des technologies qui améliorent le confort dans une maison… » Pffffff… J’ai appris ça en 4^ème. Je pourrais réciter le cours des millions de fois si je le voulais ! Mais je ne veux pas. Je prends mon tel et j’empoigne mon casque. J’écoute de la musique en lisant. Je chantonne :

- Lalalalalalalalalalalalalalala nananananananananananaaaaaaaaa…

- CHUT !!! me crie quelqu’un derrière moi.

- Ok, ok.

Je n’avais pas remarqué que c’était l’heure de la sieste matinale et que les petits dormaient. Je me dirige donc vers le restaurant de bord où je suis, pour l’instant, la seule cliente car il n’est que 11h38. Il y a beaucoup de choix. Je me laisse tentée par :

- l’assiette de charcuterie

- le jambon braisé + des pâtes

- l’assiette de douceurs (cookies + crème anglaise + pêches au sirop + brownie + macarons)

- et de l'ICE TEA

MIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAM !!!!!!!!! C’est super bon !!!!!!!!! HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!! C’est super cher !!!!!!!!! Je n’avais pas fait attention au prix. Pas grave.

*****

Le reste du voyage se passe relativement bien mis à part que quelques secousses sont venues perturber le visionnage de « Astérix et Obélix au service de sa majesté ». Ce film est… est… est… juste super ! J’envoie un texto à Max :

Slt P’a,

Ça va ta jambe?

J’arrive bientôt.

Bisous.

Ta Emma.

PS : J’ai un peu d’argent chez toi ou pas ?

Si oui, je suis catégorique… N’Y TOUCHE PAAAAAAAAAS !!!!!

Et il me répond :

Coucou Emma,

Je pète la forme !!! (façon de parler) ^_^

Oui, il te reste de l’argent de poche.

Bises.